Violences envers les motards (humeur)

Violences envers les motards (humeur)

L’écologie, c’est pratique, c’est populaire, c’est tendance et c’est, pour certains, une autorisation à des exactions de plus en plus violentes contre tout ce qui pourrait, de près ou de loin, être une motivation, voire une excuse, quand bien même les auteurs n’auraient aucunement l’intention de protéger notre environnement.

On l’a vu avec la demande insistante pour la mise en place d’un contrôle technique moto de la part de trois associations parisiennes qui n’ont d’écologiques que le nom, car plus intéressées par les subventions, mais qui ont la certitude qu’on leur donnera raison puisqu’il s’agit de « sauver la planète ». Et ça marche, le Conseil d’État a été facilement manipulé grâce à cette idée que tout ce qui roule avec un moteur (et qui n’a pas au moins quatre roues) doit être condamné d’une manière ou d’une autre, malgré tous les arguments confirmant l’inutilité de cette procédure qu’il n’a même pas voulu entendre.

Il est évident que le réchauffement climatique est un problème qu’il faut prendre en compte avec beaucoup de sérieux, que nos actions humaines en sont responsables et que la situation ne peut perdurer, il faut agir.

Mais ces discours, aussi honorables soient-ils, entrainent une déviance qui n’a plus rien d’écologique. Pour certains (que je soupçonne être dépourvus d’humanité ou d’intelligence, voire les deux), c’est l’occasion ou jamais de se défouler gratuitement contre ceux qui leur paraissent avoir plus de liberté qu’eux. Les motards sont une cible facile – en tout cas plus facile à atteindre que les grands groupes industriels pollueurs, je ne citerai pas de noms – et, dès lors, certains s’arrogent le droit de commettre des actes de plus en plus violents.

En avril 2018, lors d’une manifestation des antennes Méditerranée, organisée par la FFMC13, on a vu une agression au couteau contre des motards parce qu’ils bloquaient la circulation d’un automobiliste.

Lors de la manifestation du 26 novembre 2022 organisée par la FFMC35 contre le contrôle technique, ce sont trois motards qui ont subi les foudres de ces énergumènes : l’un a eu sa moto renversée (côtes cassées, 60 jours d’ITT), un autre a reçu un coup de marteau sur la main et un dernier a reçu un coup de marteau sur le genou et un coup de pioche dans le dos heureusement protégé par sa dorsale.

En novembre toujours, lors de l’En’Duo du Limousin 2022, quelques intégristes adeptes d’une écologie radicale ont sciemment saboté la course, en retirant les flèches du parcours et, pire, en envoyant les pilotes dans des mauvaises directions. Le résultat ? Des dizaines de pilotes perdus dans la nuit, certains sont tombés en panne d’essence, plusieurs ont été retrouvés en état d’hypothermie.

D’aucuns me diront que j’abuse à réunir ici les actions perpétrées sous des prétextes écologiques et les agressions de petits délinquants qui ne supportent pas d’attendre. Il y a cependant un point commun essentiel à mon sens : toutes ces personnes dirigent leur agressivité contre la même cible, ici les motards (mais, malheureusement, d’autres minorités sont touchées également). Les uns estiment, en toute bonne conscience faire le bien, tandis que pour les autres c’est juste une conviction que le monde tourne autour de leur nombril. Dans les deux cas, c’est la loi du plus fort qui règne – idéologique ou physique –, il s’agit d’intolérance (et de crétins).

Nous avons, plus que jamais, besoin d’être solidaires, il nous faut réagir collectivement. Plus nombreux, plus forts ! 

« La méchanceté suppose une détermination morale, une intention et une certaine réflexion. L’imbécile, ou la brute, ne s’attarde pas à réfléchir ou à raisonner. Il agit par instinct, comme un bœuf de labour, convaincu qu’il fait le bien, qu’il a toujours raison, et fier d’emmerder, sauf votre respect, tout ce qu’il voit différer de lui, que ce soit par la couleur, la croyance, la langue, la nationalité ou […] la manière de se distraire. En fait, le monde aurait besoin de plus de gens vraiment méchants et de moins de simples crétins… » (Carlos Ruiz Zafón, L’Ombre du vent)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*