Plein Pot Flash – décembre 2017

Plein Pot Flash – décembre 2017

Bonjour à tous,

En cette fin d’année 2017, une question me vient à l’esprit: pourquoi, en bientôt quarante ans d’existence, la Fédération Française des Motards en Colère n’a toujours pas décoléré ?

Serions-nous atrabilaires au dernier degré, insatisfaits chroniques ou agitateurs professionnels ?

Les mesures édictées par la Sécurité Routière tout au long de l’année 2017 et reprises ci-dessous tendraient à prouver que nous ne sommes rien de tout cela :

 

  • L‘obligation du port de gants homologués CE
    La FFMC a depuis toujours encouragé les motards à s’équiper sans pour autant que cela devienne une contrainte. La sécurité routière s’en est chargée, faisant preuve, comme souvent, d’un amateurisme consternant. En effet, le plus grand flou a régné pendant 6 mois quant à la définition dudit marquage CE, ce qui a amené les forces de l’ordre à verbaliser des équipements parfaitement conformes (notons que ça n’a pas été le cas dans les Vosges). Comme en France on fait toujours mieux que nos voisins européens, on a ajouté au marquage CE (conformité à la règlementation relative aux équipements de sécurité, la seule obligatoire) des « adjuvants » techniques concernant le degré de résistance aux chocs et à l’abrasion qui, eux, ne sont pas obligatoires (la fameuse étiquette représentant un motard stylisé). L’absence d’informations claires du ministère, aussi bien envers le public qu’envers les forces de l’ordre, a fait durer la confusion. En tout état de cause, même si on peut éventuellement admettre l’infliction d’une amende, au demeurant trop élevée, le retrait d’un point est totalement inadmissible.

 

  • Le changement de dimensions de la plaque minéralogique
    On se demande toujours en quoi ça concerne la sécurité. Mais, en admettant que le but véritable est de la rendre plus lisible pour les radars, le mystère reste entier, les dimensions des lettres et des chiffres étant inchangées. De plus, il existait une solution intelligente si on tenait absolument à ce changement. Il suffisait de le faire « au fil de l’eau », c’est à dire au fur et à mesure de l’immatriculation des nouveaux véhicules, avec comme date butoir l’année 2021, où toutes les anciennes immatriculations (chiffres-lettres-chiffres) devront être remplacées par les nouvelles (lettres-chiffres-lettres). Quant à l’amende de 135 €, c’est de nouveau du grand n’importe quoi.

 

  • La mise en service de véhicules radars banalisés, et expérimentation de leur exploitation par des sociétés privées
    Sur le principe, l’utilisation de véhicules radars banalisés n’a que bien peu à voir avec le renforcement de la sécurité routière, et beaucoup avec le piégeage systématisé de l’usager… et la recherche des ressources qui en découlent. Si le but était vraiment la sécurisation, il faudrait resérigraphier tous les véhicules Gendarmerie et Police actuellement « furtifs », car la « peur du gendarme » reste efficace. Il suffit pour s’en convaincre de placer bien en vue gendarmes ou policiers sur un rondpoint européen : comme par magie, tous les clignotants fonctionnent. Revenez 10 minutes après leur départ : 50 % des clignotants sont tombés en panne (expérience vécue).

 

  • Le tout radar automatique qui fait baisser le nombre de victimes
    Faire reposer la baisse du nombre des victimes de la route sur les seuls radars relève de la malhonnêteté intellectuelle. Quid, entre autres, des avancées considérables opérées sur les sécurités actives et passives des véhicules : ABS, antipatinage, airbag, zones de déformation, habitacles renforcés… Face à la stagnation, voire à l’augmentation du nombre de morts en 2017, malgré des radars de plus en plus nombreux et performants (cherchez l’erreur), la Sécurité Routière reste droit dans ses bottes, et on reparle de la limitation à 80 km/h, bien qu’aucune information n’ait été donnée sur les résultats de l’expérimentation mise en place en 2015. Gageons que la seule augmentation significative aura été celle des recettes des radars.

 

  • Les ZCR (Zones de Circulation Restreinte)
    Même si, pour le moment, nous ne sommes pas concernés dans le département, cela risque d’arriver un jour. La mise en place de ces zones permettant de taxer encore un peu plus l’usager, elles vont fleurir un peu partout, alors que les 2RM sont une solution pour fluidifier la circulation et, partant, diminuer la pollution. D’ailleurs, plusieurs pays n’ont pas inclus les 2 roues dans le périmètre d’application de leurs zones.

 

  • L’incapacité de la Sécurité Routière à imaginer autre chose que la répression pour résoudre les problèmes
    Malgré de mauvais chiffres, la sécurité routière refuse de se remettre en cause et d’envisager d’autres solutions qu’une répression toujours accrue. La pédagogie, la prévention et une meilleure formation des conducteurs sont de nature à améliorer le bilan. On sait pertinemment que l’automatisation de la sanction n’a aucune vertu pédagogique, puisque non immédiate. La répression n’est acceptable que si elle n’est pas présentée comme la seule solution.

 

  • Face à une sécurité routière bornée et sans imagination, la FFMC se bat depuis toujours pour privilégier la prévention et la formation
    Pour ce faire, elle a mis en place depuis de nombreuses années les ERJ (Éducation Routière de la Jeunesse) et l’AFDM (Association pour la Formation des Motards). Les ERJ sont à destination des collèges et lycées, le cœur de cible étant les classes de quatrième et troisième. Pour cela, les quelques 300 intervenants bénévoles au niveau national sont agréés par l’Éducation Nationale. L’AFDM quant à elle assure une formation post-permis, dont la qualité vient d’être reconnue au niveau européen. À noter que l’AMDM (Assurance Mutuelle Des Motards) accorde 20 % de remise aux titulaires de cette formation, ce qui est une autre manière de reconnaitre la valeur de cet enseignement.

 

Au vu de tout cela, il est de plus en plus évident que nous devons rester plus que jamais mobilisés. Pour ce faire, et face à une baisse généralisée de l’engagement associatif, nous avons besoin de vous pour nous soutenir, et de volontaires pour nous aider dans nos actions.

Pour conclure, que tout cela ne vous empêche pas de passer de bonnes fêtes de fin d’année.

Ci-dessous, le lien pour l’ODJ du 15 décembre.

Luc

 

2017-12-15 ODJ permanence

 

 

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