Moto + canicule : comment gérer ?

Moto + canicule : comment gérer ?

Au feu rouge, un automobiliste tout sourire avise le motard arrêté à côté de lui :
– Ah, il doit faire bon d’être à moto par ce temps !
– Alors… comment te dire… Là, on est arrêté en ville en plein cagnard, j’ai des bottes, un pantalon et un blouson en cuir fermé jusqu’en haut, des gants et un casque sur la tête, sans compter la chaleur du moteur qui monte histoire de rajouter quelques degrés, et je te fais envie ?

La moto, c’est bien quand il fait bon. Mais au-dessus des 30 °C, ça peut vite devenir désagréable ! En cette période de canicule, ce qui semble devenir la norme, voici quelques suggestions avant de partir sur un long trajet.

L’équipement

  • Le casque
    On garde l’intégral ou le modulable, mais de préférence de couleur claire avec visière fumée et on ouvre les aérations (penser à retirer les moucherons qui s’y agglutinent).

  • Le tour de cou
    Pas indispensable, certes, mais il protège des coups de soleil dans la nuque et des grosses bestioles de type bourdons qui ne regardent pas devant eux et viennent s’écraser dans votre cou (fonctionne aussi pour éviter les graviers volants). Avantage : il est possible de mouiller son tour de cou avant de (re)partir, ça rafraichit bien.

  • Le blouson
    Le cuir reste l’incontournable pour deux raisons principales : d’abord pour la sécurité en cas de chute, ensuite pour sa faculté à sécher bien plus rapidement qu’un blouson synthétique. Un t-shirt qui évacue la transpiration porté en-dessous sera suffisant. Si vous avez les moyens d’avoir un second blouson pour l’été, préférer ceux en tissu mesh[1] de différentes densités pour assurer une ventilation optimale dès les basses vitesses, avec renforts en cuir sur les épaules et les coudes pour une meilleure sécurité en cas de glissade. Sans oublier, bien sûr, une protection dorsale (intégrée dans la mesure du possible).

  • Les gants
    Obligatoires, vous le savez, et homologués : ce n’est pas l’équipement le plus onéreux alors on n’hésite pas à emporter deux paires d’été, ceux avec plein de petits trous d’aération, et on change dès que la transpiration devient gênante.

  • Le pantalon
    Si là encore on retrouve les avantages du cuir, il faut cependant ne jamais le porter à même la peau sous peine de ne pas pouvoir monter ou descendre de la moto tellement ça colle. Un jean moto avec protections sera bien plus agréable et presque aussi sécurisant.

  • Les bottes
    Certes, mieux vaut des chaussures montantes plutôt que des bottes mais, sauf si vous avez des chaussettes refroidissantes (ça existe ?), autant vous préparer à avoir chaud aux pieds.

  • Le sac à dos
    Là, pas d’hésitation, on met son barda dans des valises, un sac de réservoir ou fixé à la selle passager et on laisse le dos profiter des quelques aérations du blouson. Penser quand même à prendre une petite laine si vous prévoyez de rouler en altitude.

Le voyage

  • Rythme
    On part très tôt le matin, quand il fait encore bon, quitte à faire une sieste dans un parc ou en forêt à la mi-journée. Et, surtout, on ne se fixe pas d’heure d’arrivée (juste un « avant la nuit ») pour ne jamais hésiter à faire une pause dès que le besoin s’en fait sentir. Tout arrêt ne se fera qu’à l’ombre même s’il faut faire 50 m à pied pour s’affaler en terrasse, même pour les trois minutes nécessitées par quelque besoin physiologique. Votre moteur vous en sera reconnaissant (votre selle, et donc votre fessier, aussi). Et, à chaque fois, on retire casque et blouson, on ne joue pas la flemme sur ce coup.

  • Alimentation
    On mange léger et, surtout, sans alcool ni cafés qui déshydratent et on privilégie les trucs rafraichissants et faciles à digérer (la potée n’est donc pas conseillée, les concombres ou la pastèque prédécoupées dans des petites barquettes – qui ferment bien – sont préférables). Surtout, on n’hésite pas à boire de l’eau régulièrement, on transpire bien assez pour que la vessie ne nous casse pas les pieds trop souvent.

  • Roulage
    Idéalement, préférer les routes ombragées aux autoroutes (prévoir le temps nécessaire). Si malgré tout les grandes voies de circulation ont votre préférence, penser à les quitter ponctuellement pour une pause au calme sous un arbre (avec un peu de chance, ça vous reviendra moins cher en péage avec quelques sorties impromptues).

    Dans les villes, on n’hésite pas à anticiper les feux rouges : mieux vaut rouler à 20 km/h plutôt qu’à 40 km/h et s’arrêter 30 secondes. Et à ce propos, on ne s’arrête pas collé au véhicule devant s’il y a de l’ombre quelques mètres avant.

    Surveiller la pression des pneus, certains n’aiment pas trop les très hautes températures. Sur le même principe, on fera attention également au niveau du liquide de refroidissement, aux freins (liquide et plaquettes) et à l’huile. Quant à la route, attention à la perte d’adhérence sur les bandes de bitume de « réparation » qui ont une fâcheuse tendance à fondre par temps chaud, ça peut surprendre.

Le saviez-vous ?

À partir d’une température extérieure supérieure à 37 °C, mieux vaut enfiler un pull ou une polaire pour avoir moins chaud. Même principe que lorsque vous prenez un coup de chaleur en ouvrant la visière.

[1] Le mesh, anglicisme traduit parfois par tissu filet, ou encore tissu résille, est un type de textile à maille large. Très respirant, il est largement utilisé dans les vêtements de sport, maillots, chaussures, etc.

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